Qui n'a pas dans ses souvenirs d'enfance une délicieuse mûre de talus, une petite fleur de fossé, une plante au pied d'un mur, une pâquerette entre des pavés...
Aboutir au zéro phytos
Depuis six ans, de nombreux élus ont décidé d’abandonner les pesticides pour l’entretien de leurs espaces verts. Ces produits ont des effets néfastes sur la biodiversité, notamment dans les milieux aquatiques. Et pour cause ! 50 % d’entre eux se retrouvent dans la nappe phréatique ou les rivières. La France étant le 3e consommateur mondial de désherbants et le 1er consommateur européen, il y a là de quoi s’inquiéter !
Les pouvoirs publics interdisent leur consommation dès 2017. Dans le Parc naturel régional du Gâtinais français, les communes sont déjà bien avancées.
Un casse-tête pour les communes ! Par exemple : la présence d’herbes et plantes sauvages ne trahit pas une absence d’entretien, elle est même nécessaire, notamment pour limiter la propagation de plantes invasives de plus en plus résistantes aux produits chimiques. Le sujet est complexe !
C’est pourquoi en 2010, le Parc a mis en place une Charte de gestion écologique des espaces communaux : espaces verts, voirie, terrains de sport, cimetières… Il s’agit d’accompagner les communes dans l’abandon des « pesticides » au profit de nouvelles pratiques d’entretien favorisant la biodiversité et l’amélioration du cadre de vie.
Une démarche exemplaire, qui peut se faire progressivement ou très rapidement, selon les communes.
Accompagner les communes
La gestion écologique des espaces communaux met en œuvre de multiples moyens humains et techniques. Ces derniers s’améliorent mais ils nécessitent des investissements « lourds » hors de portée des petites communes. Ils ne peuvent donc être financés que par le biais de structures comme le Parc ou les intercommunalités.
Les solutions résident dans la mutualisation d’équipements tournant entre les communes : du type balayeuses pour le nettoyage de la voirie. Ou encore l’achat en circuits courts de produits et de plantes auprès de fournisseurs locaux auxquels il est plus facile d’imposer des critères.
Mais cela passe aussi par le changement des habitudes de travail, reprendre un travail manuel, changer les rythmes d’intervention… La transition doit se faire en douceur.
Le rôle du Parc est d’accompagner les communes dans l’application de la charte et d’assurer la formation de leurs personnels techniques (dans le département de l’Essonne car en Seine-et-Marne, leur formation incombe aux techniciens départementaux). Et de faire comprendre les enjeux d’une telle action.
Les communes, dans ce cas, montrent l’exemple aux habitants, qui peuvent eux aussi avoir « la main lourde » sur les traitements phytosanitaires réalisés dans leurs jardins…
Le Parc accompagne les communes dans la gestion écologique des cimetières
Dans le cadre de l’animation de la charte de gestion écologique des espaces communaux, le Parc naturel régional du Gâtinais français a proposé une action expérimentale : la mise à disposition de tapis de sedum (plantes grasses utilisées sur les toitures végétalisées).
7 communes en ont bénéficié : Guercheville, Fromont, Larchant, Nanteau-sur-Essonne, Perthes-en-Gâtinais, Rumont, Ury.
Au total 300 m² de tapis de sedum pour un coût de 6 200 €.
Ces tapis ont été utilisés dans les cimetières pour tester leur pouvoir couvre-sol et faire des économies d’entretien.
Les sédums sont à poser sur des substrats très pauvres (calcaire, gravions) sans apport de terre.
Cette action n’a, à notre connaissance, pas encore été menée sur le territoire du Parc. Elle vise à accompagner les Communes dans l’anticipation de l’obligation de l’arrêt des produits phytosanitaires en 2017.
Cimetière de Rumont
Cimetière de Fromont
Cimetière d’Ury
Ouvrons nos villages à la biodiversité !